Rubrique exposition photo en relation avec l'IndeL’Ecole nationale supérieure des beaux-arts (Ensba) présente du 24 octobre au 14 janvier 2007, dans le cadre du Mois de la Photo à Paris, pendant la FIAC et Paris Photo, une exposition de quarante-cinq photographies noir et blanc de Jean-Baptiste Huynh issus des nombreux voyages réalisés par l’artiste, depuis une dizaine d’années, au Mali, en Inde, en Ethiopie, au Japon, au Vietnam, au Cambodge, en Egypte et en France...

Pour cette première grande exposition personnelle dans une institution française depuis son exposition à la Maison Européenne de la Photographie en 2001, Jean-Baptiste Huynh présentera, dans les salles du quai Malaquais, des photographies de grand format (120 x 120 cm), pour la plupart inédites.

S’inscrivant dans le cadre du Mois de la Photo à Paris dont le thème est, cette année, La page imprimée, cette exposition s’attache à trois aspects fondamentaux de l’œuvre de Jean-Baptiste Huynh : le visage, le voyage et l’ouvrage. Elle rassemblera des portraits, des natures mortes et des paysages issus des nombreux voyages réalisés par l’artiste, depuis une dizaine d’années, au Mali, en Inde, en Ethiopie, au Japon, au Vietnam, au Cambodge, en Egypte et en France.

Le travail de ce photographe a été reconnu à maintes reprises et a reçu de nombreux prix dont le Prix de la Fondation Hewlett Packard pour la Photographie et le Prix Moins Trente du Centre National de la Photographie en 1996, le Prix de la Villa Medicis hors les Murs et le Prix Kodak de la Critique photographique en 1997.

Soucieux de la qualité de l’image, Jean-Baptiste Huynh réalise des tirages aux sels de chlorobromure d’argent. Pour cela, il utilise un papier traditionnel, devenu rare aujourd’hui, lui permettant d’obtenir une grande finesse de l’image et une infinité de nuances entre le noir et le blanc.

Jean-Baptiste Huynh présentera également une projection vidéo numérique haute définition d’un livre virtuel grand format de 60 images, souhaitant ainsi marquer sa fidélité de longue date à l’univers des livres et de l’écrit. Par ailleurs, un livre de 150 pages (28 x 28 cm) tiré à 3.000 exemplaires sera édité par les éditions de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts. Ce sera le neuvième livre dédié au portrait de cet artiste qui considère, à juste titre, le livre comme l’expression achevée de sa vision.

Exposition
 
Jean-Baptiste Huynh utilise un mot très juste pour qualifier le portrait, celui de "paysage". Terme qu’il emploie d’ailleurs comme titre pour la série réalisée en Inde. On ne peut mieux dire : le visage renvoie toujours à un paysage. Ce lien entre eux, c’est l’un des thèmes majeurs de l’œuvre de Marcel Proust, en particulier dans Un amour de Swann. Le visage est le lieu par excellence de l’approche de l’altérité. Jean-Baptiste Huynh en fait un langage qui décrit tout à la fois la singularité et les analogies entre les êtres qui posent pour lui, les traits qui les distinguent et qui ne peuvent pas en même temps ne pas se superposer par quelque apparentement secret, par des affinités que seul le photographe connaît et qui les lui rendent inséparables. Sans doute Jean-Baptiste Huynh veut-il alors dire que c’est justement au coeur de ce paysage, façonné par le souvenir et la superposition de tous les visages qu’il a maintes fois observés, qu’il peut pleinement trouver accès à la vision contemplative, extasiée, nécessaire à cette part de son travail. L’art du portrait repose chez lui sur un équilibre délicat entre réserve, pudeur, tact, et fascination, désir de dévoilement, resplendissement du visage. Traditionnellement le portrait est une figure de questionnement, un lieu d’absorbement, de décryptage, une énigme dont il faut percer le secret. Pour Jean-Baptiste Huynh, c’est aussi un miroir où se reflète non seulement la question de l’autre, où se pose celle de l’interprétation physionomique, mais aussi celle de la violence de l’instant où le photographe doit soudainement affronter l’étrange configuration organique, l’ordonnance, à la fois belle et monstrueuse, qu’est le visage, avec ses yeux, ses traits, et le regard, qui, seul, parle l’être, là, devant soi.

Jean-Baptiste  Huynh 
 
Né en 1966 à Chateauroux, de mère française et de père vietnamien, Jean-Baptiste Huynh a très vite développé un goût prononcé pour la photographie, passion née dès l’adolescence. Autodidacte et déterminé, Jean-Baptiste Huynh apprend seul les techniques photographiques du tirage et du développement et montre, dès le début, un très fort intérêt pour la lumière et l’éclairage. De cet apprentissage solitaire naîtra une écriture photographique sans artifice, basée sur l’équilibre et la clarté. Qu’il s’agisse d’un portrait ou d’une nature morte, le processus de création pour chaque prise de vue se fonde sur l’essentiel : un sujet souvent unique, une seule source de lumière, un fond neutre en arrière-plan. L’orientation du sujet ainsi que l’incidence et la réflexion de la lumière sur celui-ci confèrent à l’image toute sa puissance. La grande richesse de nuances, du noir au blanc, des tirages de Jean-Baptiste Huynh, issue d’un traitement particulier des sels d’argent, donne à chaque photographie son modelé et sa sensualité. Jean-Baptiste Huynh a choisi le visage comme sujet principal de son œuvre plaçant ainsi l’humain au cœur de son univers. Son talent de portraitiste réside dans la perspicacité et la clarté de sa vision. Ses portraits, épurés et intemporels, allient intensité et intimité. Son œuvre photographique prend corps dans ses ouvrages considérés comme partie intégrante d’un projet et expression achevée de sa vision. Jean-Baptiste Huynh travaille sur ses livres de la conception à la maquette et suit la fabrication dans les moindres détails. Il apporte la même exigence à la qualité de la gravure et de l’impression qu’à celle de ses tirages de collection. Il est l’auteur de huit ouvrages dédiés au portrait. En 1996, Immortels (Ed. Actes Sud) associe morphologie et calligraphie à travers les portraits de chacun des membres de l’Académie Française. En 1998, Intime Infini (Ed. Actes Sud) réunit l’homme et le cosmos, parallèle poétique entre deux enveloppes : l’une intime, la peau et l’autre infinie, le ciel. Une mention spéciale du jury du Prix Kodak 1997 lui sera attribuée pour son "travail d’une grande qualité poétique et de réalisation impeccable" comme l’écrit le Président du Jury, Joan Fontcuberta. Et, en 2001, Yeux s’attache à l’essence même des grands artistes et photographes contemporains : leurs regards. Projet né d’une collaboration avec la Maison Européenne de la Photographie pour fêter ses 5 ans, ces œuvres y seront exposées en 2001. Artiste ayant aujourd’hui acquis une renommée internationale, Jean-Baptiste Huynh a exposé dans différentes galeries à travers le monde, notamment à la galerie Beyeler (Suisse), à la Galerie Marwan Hoss (Paris), à la galerie Camerawork (Berlin), à la galerie Mario Sequeira (Portugal) et à la Moscow House of Photography (Russie) en 2004, à l’Université d’Art d’Osaka (Japon) en 2002 ainsi qu’à la Maison Européenne de la Photographie (Paris) en 2001. Ses œuvres font partie des plus prestigieuses collections internationales.
 
Depuis dix années, Jean-Baptiste Huynh travaille sur un projet qui s’attache au visage à travers de grands ensemble culturels. Pour cela, il conçoît, pour chaque pays, un ouvrage spécifique où le visage est décliné à tous les âges de la vie en alternance avec des natures mortes emblématiques du pays. Mali et Japon (Ed. 5 Continents) en 2003, Inde (Ed. 5 Continents - Cil) en 2004 et Ethiopie (Ed. 5 Continents - Cil) en 2005. Le regard à l’œuvre (Ed. Ensba) qui accompagne l’exposition à l’Ensba en octobre 2006 est une approche transversale de tous ces voyages, où, bien qu’issus de cultures différentes tel le jeune enfant du Mali renvoie à tel bonze âgé rencontré au Japon, en une vision commune de l’humanité. Pour conclure, on pourrait dire que photographier, pour Jean-Baptiste Huynh, c’est capturer l’autre, dans la distance aussi bien physique que temporelle, mais c’est surtout montrer le semblable dans la différence, aller du particulier à l’universel comme il l’exprime de manière poétique à travers le titre de son ouvrage consacré au Vietnam, Intime Infini. "Il se peut que Jean-Baptiste Huynh qui connaît bien l’histoire de la photographie, qui, de Sander à Irving Penn, ne renie pas certaines références, ait voulu défier par là ses devanciers, qu’il ait voulu s’inscrire dans un autre rapport à cet art, qu’il ait tout au moins souhaité se mesurer à une autre tradition, en lui donnant comme certains de ses contemporains, une inflexion différente. Le rapport privilégié qu’entretient sa pratique avec l’art du portrait en est l’une des clés. Mieux que beaucoup sans doute, Jean-Baptiste Huynh sait interpeller notre regard au travers de celui de ses modèles, leur faire dire, d’une simple pose, d’un geste ou d’une expression souvent imperceptible mais finement calculée, ce qu’il en est de sa propre vision, rappeler sa présence, exerçant la même liberté dont le peintre dispose auprès de son chevalet. Par sa proximité, son intimité psychologique avec eux, son souci d’humanité, sa pratique doit évidemment beaucoup - l’artiste en fait l’aveu - à Sander. Mais curieusement sans les mêmes effets. Prenons le thème de l’aveugle, qui clôt de façon si émouvante l’œuvre de ce dernier, et qui est aussi très présent dans le travail de Jean-Baptiste Huynh. Un portrait d’aveugle chez Sander, au-delà de ses merveilleuses qualités de délicatesse et de compassion, s’apparente encore à une scène de genre. Chez Jean-Baptiste Huynh on est à l’opposé. Des yeux clos, détournés, aveuglés, blancs, glauques, restent pleinement des regards." "Jean-Baptiste Huynh utilise un mot très juste pour qualifier le portrait, celui de "paysage". Terme qu’il emploie d’ailleurs comme titre pour la série réalisée en Inde. On ne peut mieux dire : le visage renvoie toujours à un paysage. Ce lien entre eux, c’est l’un des thèmes majeurs de l’Oeuvre de Marcel Proust, en particulier dans Un amour de Swann. Le visage est le lieu par excellence de l’approche de l’altérité. Jean-Baptiste Huynh en fait un langage qui décrit tout à la fois la singularité et les analogies entre les êtres qui posent pour lui, les traits qui les distinguent et qui ne peuvent pas en même temps ne pas se superposer par quelque apparentement secret, par des affinités que seul le photographe connaît et qui les lui rendent inséparables. Sans doute Jean-Baptiste Huynh veut-il alors dire que c’est justement au coeur de ce paysage, façonné par le souvenir et la superposition de tous les visages qu’il a maintes fois observés, qu’il peut pleinement trouver accès à la vision contemplative, extasiée, nécessaire à cette part de son travail. L’art du portrait repose chez lui sur un équilibre délicat entre réserve, pudeur, tact, et fascination, désir de dévoilement, resplendissement du visage. Traditionnellement le portrait est une figure de questionnement, un lieu d’absorbement, de décryptage, une énigme dont il faut percer le secret. Pour Jean-Baptiste Huynh, c’est aussi un miroir où se reflète non seulement la question de l’autre, où se pose celle de l’interprétation physionomique, mais aussi celle de la violence de l’instant où le photographe doit soudainement affronter l’étrange configuration organique, l’ordonnance, à la fois belle et monstrueuse, qu’est le visage, avec ses yeux, ses traits, et le regard, qui, seul, parle l’être, là, devant soi." 
 
Jean-Baptiste HUYNH Né le 25 Février 1966. Vit et travaille à Paris. Réalise lui-même ses tirages de collections et assure la conception et la maquette de ses ouvrages. Expositions (principales) 2006 Ecole nationale supérieure des beaux-arts - Paris Galerie Simoens - Knokke - Belgique Galerie Joan Gaspar - Madrid / Barcelone – Espagne Musée des beaux-arts de Bordeaux - France 2005 ART BASEL – Bâle – Suisse ARCO – Galerie Joan Gaspar, Madrid – Galerie M. Hoss, France – Madrid – Espagne 2004 Galerie Beyeler – Bâle – Suisse FIAC, « Inde », Galerie M. Hoss – One man show – Paris Maison de la Photographie de Moscou – Russie Tokyo Photographic Portrait Gallery – Japon Camera Work Photo Gallery – Berlin – Allemagne 2003 FIAC, « Mali », Galerie M. Hoss – One man show – Paris Photographies, Galerie M. Hoss – Paris 2002 Centre Culturel de la Photographie, "Yeux" - Tokyo – Japon Galerie Prinz, Kyoto – Japon Université d’Art d’Osaka – Osaka – Japon 2001 Maison Européenne de la Photographie, "Yeux" - Paris 2000 Rencontres d’Images de Braga, Galerie Mario Sequeira – Braga – Portugal Fondation Nationale pour la Photographie – Turin - Italie 1999 Paris Photo, Carrousel du Louvre – Paris Maison de la Chine – Paris 1998 Hôtel d’Albret, « Intime Infini » – Paris 1997 Association Française d’Action Artistique (AFAA), "Immortels", Mois de la Photographie à Paris 1996 "Nus et études de corps", Biennale moins trente, Centre National de la Photographie – Paris 1990 "Portraits", Espace Electra – Paris 1989 "Paysages", Palais des architectes – Varsovie – Pologne Ouvrages personnels 2005 Ethiopie, Éditions du Cil / Cinq Continents 2004 Inde, Éditions du Cil / Cinq Continents 2003 Mali, Éditions Cinq Continents / Galerie M. Hoss Japon, Éditions Cinq Continents / Galerie M. Hoss 2002 Univers, Éditions Wasserberg 2001 Yeux, Éditions Maison Européenne de la Photographie / NSM Vie / Seuil 1998 Intime Infini, Éditions Actes Sud 1996 Immortels, Éditions Actes Sud Prix et distinctions 1997 Lauréat de la Villa Médicis hors les murs, AFAA (Association Française d'Action Artistique) Lauréat du Prix Kodak de la Critique Photographique 1996 Lauréat de la Fondation Hewlett Packard pour la Photographie Lauréat du Prix Moins Trente, Biennale – Centre National de la Photographie Collections Publiques France Fonds National d’Art Contemporain Fonds Municipal d’Art Contemporain de la Ville de Paris Maison Européenne de la Photographie Bibliothèque Nationale de France Fondation Neuflize Schlumberger Mallet. – ANB AMRO Fondation Electricité de France Fondation Hewlett-Packard pour la photographie contemporaine Fondation Daniel et Florence Guerlain Italie Fondation Nationale pour la Photographie, Turin Japon Université d’Art d’Osaka

Lieu
Salle d'exposition
13, Quai Malaquais - 75005 Paris
Métro Ligne 4 : Saint-Germain des Prés
Bus : 24 - 27 - 39 - 63 - 70 - 86 - 87 - 95 - 96

Tarif
Plein : 4,00 €
Réduit : 2,50 €

Dates et heure
Du 24/10/2006 au 14/01/2007
Tous les jours sauf le lundi, de 13 h à 19 h